8 septembre 2013

Le monastère d'Amarsbayasgalant

Avec un nom pareil, complètement imprononçable et perdu au milieu de la steppe à plusieurs jours de piste, il a bien fallu qu’on y aille faire un petit détour.
C’est un des monastères bouddhiste les plus importants de Mongolie datant de 1727, un des rares à avoir échappé presque entièrement aux purges communistes dans les années 30.
Encore de la piste, qui, même si on n’avance pas vite et si on (enfin plutôt moi) galère parfois un peu, surtout quand il pleut) donne un sentiment incroyable de liberté !


Au premier col, un couple de vautours sur les rochers. Devant nous une vue plongeante vers une immense vallée où les camps d’été sont très nombreux. Des chevaux, là un troupeau de chèvres et de moutons suivis par le berger à cheval.


pause casse-croute

Des gens à motos nous doublent, ils s’arrêtent et on fait un brin de causette





Plus loin, la piste sillonne dans une haute vallée où il n’y a pas âme qui vive. C’est une vallée réservée pour les camps d’hiver et où on laisse pousser l’herbe. Le climat anticyclonique de la Mongolie donne des hivers où le froid se concentre plus dans les basses vallées. Les nomades s’installent par conséquent plus haut, sur les pentes des montagnes où la température peut être un tout petit peu plus clémente. 



Un col bien raide devant nous où il nous faut pousser nos 60 kgs à deux avant de replonger sur une nouvelle vallée piquetée de nombreuses tâches blanches des gers.
Partout toujours et encore des bivouacs extraordinaires où nous recevons des visites imprévues – échange tour à cheval contre tour à vélo !!! et les voici qui en redemandent !


balade à cheval.... contre

.... changement de selle...

non  ! ils ne viennent pas nous
attaquer...

mais où sont les pédales ???

monastère dans le fond
non ce n'est pas un terrain de
camping !!!
Plus loin, nous rejoignons la piste principale et sommes surpris par le nombre de voitures qui y circulent. Mais où vont-ils tous ? au monastère ???? On comprend mieux lorsque nous arrivons au col qui domine la steppe qui abrite le monastère : des voitures partout et surtout des tentes tout autour dans la plaine devant le bâtiment. nous arrivons en plein « festival des prières » qui a lieu pendant 3 jours, une fois par an ! Et nous qui pensions profiter de  ce lieu empreint « en temps normal » d’une grande sérénité !


de style mandchou, avec les murs décrépis, et qui demanderait une sérieuse rénovation, il dégage une atmosphère particulière.



Mais ce jour-là, il y a foule qui apporte des offrandes dans le temple principal, à chaque statue, allume des cierges, prie les rimpoche, bouddhas et autres dieux…. Un stupa devant lequel il y a la queue ; que se passe-t-il ? chacun à tour de rôle passe à 4 pattes sous le stupa ! un mât avec des drapeaux à prières où il y du monde qui attend pour embrasser la base du mât. Le temple principal déborde d’offrandes : fruits, bonbons, gateaux, objets, sans oublier les bouteilles de vodka … les moines prient pour les fidèles ….offrandes nombreuses pour s’assurer les bonnes faveurs des dieux et faire une bonne action … nous nous sommes demandés ce que faisaient les moines avec toute cette nourriture…

un des plaisir des mongoles lors des
fêtes : se faire prendre en photo











pour avoir la faveur des Dieux...
passer à 4pattes sous le stupa













L’ambiance est bon enfant ; tout le monde campe le long de la rivière, partout. On fait la queue aux toilettes peu nombreuses…. on circule en voiture partout pour le moindre déplacement à partir du campement, on se croise, on s’entrecroise, on creuse de plus en plus les ornières, on s’embourbe....Personne ne s’énerve…. Ambiance sympa style « woodstock bouddhiste ». Il fait déjà noir et on entend encore des chants aux loin.
Il fait beau, on y reste une journée de plus, pour se reposer et aussi changer des pièces sur les vélos.
zurum, mélange entre marmotte
souris, et écureuil

On nous apporte à manger, une voiture s’arrête et nous donne du lait tout chaud, fraîchement trait, on vient voir qui sont ces fous à vélos… il fait beau, la boue s’est transformée en poussière que les voitures nous envoient… Les zurums (chiens de prairies)  espiègles nous regardent curieux, et hop se cachent dans leur terriers, avant de ressortir très vite à la recherche de quelque chose à grignoter.

monastère


journée de repos
sans commentaires...
Le lendemain, la piste de retour ne fut pas des plus faciles, la pluie ayant à nouveau décidé de s’inviter. C’était aussi le dernier jour du festival et les voitures étaient aussi sur le chemin du retour. Nous galérons sur cette piste-bourbier, où ça glisse comme sur la glace… une voiture s’arrête, un jeune homme nous dit qu’il nous a vu déjà trois fois sur les routes, nous tend deux billets de 10000 Togruk (environ 20€) pour nous faire une donation pour notre voyage de la part de sa famille… interloqués, et  grelotants sous la pluie qui vient de forcir, nous n’avons même pas le temps de demander notre reste….
La piste est difficile, les voitures patinent, nous roulons souvent dans l’herbe, Dominique aide une voiture à se débourber… 






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Nous la quittons bientôt pour une autre piste bien peu empruntée mais où les ornières pleines de boue sont nombreuses également. Mais les paysages sont superbes et la vallée bien sauvage.

rencontre..


invitation


trou dans le pneu
Une ger, on nous interpelle et on nous invite pour un tchai. Surprise, la jeune femme a quelques notions de français… vodka distillée maison (à base de lait), crème, fromage et pain. Entretemps, le temps s’est éclaircit, nous pouvons reprendre notre chemin.
Nous traçons rapidement notre route ensuite vers la frontière, fin de visa oblige.
Il fait à nouveau beau et chaud ; peu avant Sukhbathar, on pense s’arrête pour un petit casse-croute vite fait sous un arbre  à l’ombre bienfaisante, que voilà qui arrive un couple de cyclo en sens inverse.
On s’installe sous l’arbre , Mathilde et Yohan sont partis au printemps de France à vélo (et sont en route vers la Chine et l’Asie du Sud-Est pour peut-être rejoindre la réunion et s’y installer.)
A peine installés, voici 2 autres cyclistes français, Anne (alsacienne du Sundgau) et Julien qui arrivent tout droit d’Inde (où ils ont travaillé pendant 2 ans en ONG) qui se joignent à nous sous l’arbre.
3 heures que nous ne voyons pas passer, à l’ombre de l’arbre à parler voyages et à échanger cartes et infos et à donner envie à Mathilde et Yohan de se lancer sur les pistes mongoles …
sur la route, petit arrêt dégustation mouton bouilli !

resto de bord de route
discussions cyclopédiques...

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