8 septembre 2013

LA BOURIATIE ET LA TAIGA SIBERIENNE

Depuis les derniers kilomètres en Mongolie, les arbres refont leur apparition. Mais côté russe, le changement est radical. La forêt envahit l’espace.
entrée en Russie / Bouriatie
Nous sommes en Russie, mais surtout en Sibérie, mot évocateur d’espaces immenses, sauvages, de taiga, de toundra, d’ours, de tigres, de froid, de glace, de goulag, de mort, brrrr …. Mais en cette fin d’août, il fait plutôt chaud même si les nuits commencent à être bien fraîches.
Ulan Ude


A Ulan Ude, petite ville tranquille et calme, capitale de la Bouriatie, nous  nous fondons à nouveau dans la foule. Traits physiques russes se distinguant à peine des nôtres. Têtes blondes, parfois rousses, russes aux physionomies slaves se mélangent ici aux cheveux noirs et yeux bridés des bouriates, habitants d’origine de cette région. Proches physiquement et culturellement des mongoles, nous nous sentons encore un peu en Asie.
bouriates


Lénine...


volets typiques bouriates
Surprise , étonnement aux passages piétons où nous hésitons à traverser ; ici les voitures s’arrêtent pour nous laisser passer, situation inconnue en Asie et que nous avions complètement oublié depuis la Turquie, ou même déjà avant (on ne sait plus trop).
Nous retrouvons nos réflexes culinaires oubliés dans les supermarchés, bien achalandés, avec des produits bien connus. Fromages et saucissons et du bon pain russe en pagaille !!!!
Maisons en bois traditionnelles avec leurs pourtours de fenêtres en bois sculptés et colorés, typiques, qui sont sensés protéger la maison des mauvais esprits, alternent avec les immeubles modernes. Lénine trône au milieu de la place principale, impossible de le louper ….petite ville tranquille avec sa zone piétonne fleurie et ses magasins de marque.

montée toute droite
arbres sacrés
Nous nous dirigeons vers le nord à travers cette région de taiga. 30 km de montée dans la forêt avant d’atteindre un col à près de 1700 m d’altitude, marqué par des drapeaux à prière et tissus de couleurs sur les arbres. C’est le début du week-end qui s’annonce beau et les habitants d’Ulan Ude partent en masse rejoindre les berges du Baikal. Des pièces de monnaie partout au sol et sur le bord de la route. Parfois on s’arrête et on lance bonbons, gouttes de vodka ou autre, pièces de monnaie vers les arbres, quelques prières et on repart….souvent les pièces de monnaie sont lancées des voitures…. La religion bouriate d’origine est le chamanisme, dont le bouddhisme actuel (comme en Mongolie) en est encore imprégné. Des lieux sacrés s’égrènent le long du lac.
Superbe descente avant de rejoindre une vallée agricole où se suivent quelques villages endormis aux maisons en bois typiques.






nonnastère dans la
brume du matin
Quelle surprise de revoir Anne et Julien accompagnés de Sara avec son vélo en bambou (fait maison) et qui fait sensation tout au long de la route, qui nous rattrapent bientôt. Vu notre itinéraire commun, nous décidons de faire route ensemble. Campement dans le prochain hameau, près du nonnastère orthodoxe bien proéminent.
L’automne s’annonce tout doucement avec un réveil dans un brouillard épais et une humidité importante.


Sara avec son vélo en bambou ...
les russes n'en reviennent pas...

maison villageoise

Nous rejoignons bientôt les rives du lac Baikal, mythique. La route se faufile dans une forêt de pins, bouleaux bien drue et qui avance près des rives du lac. De nombreuses échappées possibles vers les plages de sable fin bien blanc, sauvages à souhait. Les locaux passent le week-end le long des rives, et installent leurs campements à loisir, apportant barbecue et bouteilles de vodka. Ici, comme souvent en Russie, on nous prend pour des malades à circuler à vélo à travers les continents. Ici aussi, l’espace est immense et on peut camper sans problème partout. Premières brasses dans le lac dont la température de l’eau est étonnement agréable, pour le plaisir et pour un brin de toilette surtout. Premiers moustiques et moucherons qui seront souvent nos compagnons indésirables au coucher du soleil et qui nous laisseront des soirées « grattage » en prime.
Plus nous remontons vers le nord par cette route bien agréable, moins il y a de monde pour des campements bien sauvages. Ours ou pas ? la forêt est bien sombre, mais nous n’en verrons pas. Nous aurons confirmation ultérieure que les ours sont bien présents dans cette région.


ça y est ... on y est au Baikal... et sous le soleil

pause de fin de journée avant d'installer le campement
avec Sara, Anne et Julien


que demander de plus, campement avec vue
sur soleil couchant

la joyeuse équipe !


sources d'eau chaude





Vendeurs de myrtilles, framboises, pirojkis, omul (succulent poisson séché du Baikal) en bord de route et qui feront notre quotidien.
Quelques villages tranquilles sur notre route avant d’atteindre Ust-Barguzin, dont les derniers kilomètres en travaux avec sable et tôle ondulée seront bien pénibles, gros bourg qui vit essentiellement de la pêche et du commerce du bois et où les bateaux de pêches rouillés attendent une deuxième vie…
Nous y arrivons à temps pour prendre le dernier bateau de la saison (le lendemain matin) pour traverser le lac Baikal et rejoindre la rive ouest et l’île d’Olkhon.
Bateau-bus, y monter les vélos chargés se révèle plutôt sportif et la dame qui accueille les passagers nous indique d’un ton ferme et sans sourire le lieu où placer les vélos…. Où il y a très peu de place (sur le pont). Nous sommes déjà 5 cyclistes plus 6 autres (4 kazakhs et 2 biélorusses). Bref c’est plutôt sportif comme d’ailleurs l’arrivée sur l’île d’Olkhon où nous sommes « déposés » avec tout notre barda via une passerelle en bois brinquebalante du pont du bateau sur une plage sacrée de l’île. Finalement la dame est tout sourire… impressions russes : des regards durs, peu de sourires puis quand le sourire arrive on sent un accueil profond….Descente des vélos et bagages nous fait bien transpirer. Lors de la traversée, nous ne bénéficierons pas de grandes vues sur le lac par manque de visibilité due à la pluie qui s’est invitée ce matin.

encore une plage pour un bivouac sauvage

rencontres

allez quelques pièces pour attirer la faveur des Dieux !

sur la mauvaise piste, on cherche le chemin entre trous,
tôle ondulée, sable, pierres, pfff...


Ust Barguzin





Merci à Chris qui nous a briefé pour ce trajet (cycliste suisse)

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