14 juillet 2013

Derniers tours de roues en Chine via la Muraille

sortie de Pékin
bon, c'est par où, la muraille...
Huairou
Après 8 jours d'arrêt, cela fait du bien de se remettre en selle et de partir sur les routes.... direction la frontière mongole à environ 800 km de là. Après avoir un peu traîné à Pékin, notre point le plus à l'est de notre périple, nous n'avons plus beaucoup de marge pour y arriver avant l'expiration du visa (ah, toujours ces visas...).

là, on la voie sur la crête et à droite,
monter à l'assaut de la montagne...
Mais comme nous n'aimons pas prendre les voies les plus directes, ni les grandes routes, nous commençons déjà par un petit détour vers le nord pour fouler l'ouvrage qui fait la fierté des chinois et qui fait rêver bon nombre de voyageurs, LA MURAILLE DE CHINE à Mutianyu (70 km au nord de Pékin) et sommes donc, selon Mao Tsé Toung, des braves....

on n'en revient pas encore !
Ce n'est pas le but en soi du voyage, mais c'est un peu comme un point final à notre avancée toujours vers l'Est, le bout de l'Asie, bref nous sommes heureux et fiers d'être là, après près de 18000 km de pédalage à travers les forêts tropicales puis les hauts plateaux tibétains, ne réalisant pas vraiment la chance que nous avons de marcher sur cet immense ouvrage de plus de 6000 km de long. Avions peur d'être déçus, de tomber dans un "piège à touristes", mais en fin d'après-midi, il n'y a presque plus personne et profitons pleinement, presque seuls...


ça grimpe !
Impressionnant ouvrage de fortins militaires, reliés entre eux par un mur de plusieurs mètres de hauteur, qui suit les crêtes des montagnes, tel un serpent, et suit tous les contours du relief, et nous transpirons à grosses gouttes pour monter les escaliers bien raides. La construction a été commencée par le premier empereur de Chine au IIIe siècle, et répartie sur plusieurs siècles et reconstruites à maintes reprises, pour protéger la frontière nord de l'empire chinois.

 Ouvrage plein d'élégance, combien de sacrifices humains ont été nécessaires pour en arriver à bout.

bivouac historique...
Pendant les jours qui suivent, le long de notre route vers le nord-ouest, maintes fois nous aurons encore l'occasion d'admirer cette réalisation unique et un soir notre route traverse sa trajectoire (d'une section écroulée) où seul le fortin et des amas de pierres restent visibles et en ferons notre bivouac d'un soir...

vue de notre bivouac - au loin une section
de la muraille
plantations de chataigniers
en masse
Mais, les jours passent et la jolie route tranquille à travers montagnes couvertes de forêts ne nous fait pas avancer assez vite et nous empruntons, à contrecoeur, une section de grande route en vallée vers Zhangiakou, pour avaler du kilomètre. Là, nous plongeons carrément dans la chine industrielle, avec mines de charbon, centrales thermiques, etc... Le soir, nous sommes recouverts d'une couche de poussière noire...
sans paroles...

camions de charbon... et
poussière de charbon sur nous











sur la route vers Zhangbei,
nature retrouvée !!
Après deux jours, nous rejoignons à nouveau par une petite route, où nous attend un col bien raide, la ville de Zhangbei. Les paysages deviennent plus arides.






Puis plus nous avançons vers le nord, plus les paysages deviennent désertiques et les habitations clairsemées. D'un plateau bien vert, vallonné à plus de 1000 m d'altitude, domaine des moutons, nous passons progressivement à une plaine d'altitude, plate à perte de vue, de plus en plus sèche. Les orages de l'été permettent aux touffes d'herbe de pousser donnant la maigre nourriture au bétail. C'est le Gobi, côté chinois.
là c'est encore bien vert...

villages qui se dépeuplent plus au nord, en mongolie intérieure

orages d'été, on trouvera de quoi s'abriter...

1er chameaux, ça annonce le désert

pas loin de la frontière, l'immensité du Gobi
Entre les bivouacs "nature", nous profitons encore des petites villes traversées pour nous plonger dans le quotidien "chinois" et aurons encore à faire face à la bureaucratie chinoise... A deux reprises, nous nous sommes fait déloger, une fois à 20 h et une fois à minuit, en plein dans notre premier sommeil, de notre hôtel, qui n'était pas autoriser "pour les étrangers"... Les policiers venus pour nous emmener, très sympathiques et calmes, finiront par nous prendre en photo avec eux....et ne comprendront pas pourquoi nous essayons de discuter.... c'est la loi, point....et c'est la Chine.

Lors de notre passage dans ces villes hors des circuits touristiques, nous ne passions pas inaperçu.... et si nous avions eu des antennes sur la tête et la peau verte.... cela aurait été pareil....
on provoque des attroupements
parfois impressionnants

Mais de belles rencontres, encore et toujours....

une parmi d'autres...
Shiaxiaolei qui nous a offert de l'eau,
nous a aidé à chercher un hôtel et qui...
finalement nous a offert la nuit...











Et pendant ce trajet de route souvent bien droite, bien ventée, où nous avancions parfois péniblement avec le vent de face, nous nous sommes remémorés nos trois mois et demi de Chine, pays qui aura profondément marqué notre voyage, pays de contrastes énormes, géant tout puissant qui prend de plus en plus de place sur la scène mondiale.

Contradiction dans un pays réputé "communiste" entre la modernité des villes, qui sont partout en construction, des chantiers partout, des citadins toujours en train de tapoter leur dernier I-phone et où la consommation est le maître-mot et des zones rurales ou de montagnes où la vie se déroule encore traditionnellement, avec le travail à la main, où l'eau courante et les toilettes (même à l'extérieur) sont rares...

Contradiction aussi dans un pays réputé athée, et où les temples (bouddhistes ou autres...) attirent les foules et les offrandes et prières...

immenses panneaux publicitaires
qui ventent les villes idéales....
des immeubles partout
Contradiction entre les citadins et la "middle class" émergente et les "minorités ethniques",
les premiers travaillent beaucoup et ont peu de temps de libre mais n'hésitent pas à se déplacer à l'autre bout du pays, dans un endroit où tout le monde va, rempli d'autres touristes, pour ramener LA photo souvenir des minorités en costume traditionnel....

Contraste aussi entre les chinois, dont la première question était de savoir si nous parlions mandarin, et qui parfois refusaient d'essayer de comprendre nos maigres mots de chinois ou nos gestes et d'autres qui se seraient mis en quatre pour nous aider....

Contraste aussi entre le développement galopant du pays probablement au détriment de la qualité et de l'environnement et ces jeunes rencontrés, conscients des problèmes d'environnement et de nourriture OGM et autres...et qui souhaitent une meilleure qualité de vie,

touriste photographié!!
Chinois, toujours pressés...qui vous prennent en photo à la sauvette... (le monde à l'envers... le visiteur photographié...)

Chinois cyclo, qui sans préparation partent à l'assaut des hauts plateaux tibétains, pour rejoindre Lhassa, souvent en peu de temps...

Villages (surtout dans le nord) qui se dépeuplent et villes qui s'agrandissent toujours...

et on en passe, on pourrait en parler des heures... et on a beaucoup aimé y pédaler même si la communication était parfois fatiguante et frustrante...

et pourtant, apprentissage de la propreté à l'ancienne,
pas de couches, on fait pipi et autre à même le trottoir...





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